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““L’amour sous algorithme””: l’enquête qui révèle les dessous sexistes de Tinder

Justine Rossius

Les filles; si vous utilisez Tinder, cet article pourrait vous donner envie de supprimer l’application fissa. On vous explique pourquoi.


 

Après quatre années d’enquête, la journaliste Judith Duportail, vient de publier ses résultats dans un livre intitulé « L’amour sous algorithme ». Pendant ces quelques années, elle a décortiqué toutes les données personnelles qu’utilisait Tinder pour nous présenter tel ou tel match potentiel sur l’application.

Comme elle l’explique à Cheek Magazine, Judith Doportail a eu l’idée de commencer cette enquête lorsqu’elle a demandé à obtenir sa note de désirabilité, appelé « Elo Score. » Cette note secrète — que Tinder a supprimé depuis lors — permettait de proposer des personnes jugées séduisantes à d’autres personnes séduisantes. Et inversement du coup (tout en continuant à nous faire croire que l’algorithme était simplement basé sur la localisation). Cette note — révoltante au possible — s’appuyait sur un algorithme compliqué, que Tinder avait pris deux ans et demi à construire. Comme la journaliste l’explique:

Sur Tinder, je suis comme dans une fête où je n’ai même pas le droit de voir les hommes trop riches, trop beaux ou trop jeunes “pour moi” parce que l’algorithme les écarte d’emblée.


À la place de recevoir sa note de désirabilité, l’auteure a reçu 802 pages de données personnelles récoltées par l’application. Oui, ça fait beaucoup. Mais ce n’est pas encore là le nœud du problème : Judith Duportail a analysé parallèlement le brevet déposé par Tinder qui dévoile le fonctionnement de l’application et ses algorithmes. Résultat ? Tinder utiliserait des calculs vachement sexistes pour jouer au Cupidon.

 

Des points malus pour les femmes ambitieuses


L’enquête révèle en effet que Tinder présente aux hommes des femmes qui sont moins bien payées et plus jeunes qu’eux. Ce qui ne fait que contribuer à répéter les mécanismes du patriarcat.

Un homme qui a une belle carrière va gagner des points bonus tandis qu’une femme gagnera des points malus. On peut déduire que Tinder évalue les femmes et les hommes différemment. Ce qui est écrit dans les brevets est clairement d’inspiration sexiste


explique la journaliste à Cheek Magazine. 

Si cette règle est réellement appliquée, on peut clairement parler d’un scandale.

 

L’Amour sous algorithme de Judith Duportail, Editions Goutte d’or,  230 pages, 17 euros. 

 

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