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C’est prouvé: le gène gay n’existe pas et ce n’est pas sans importance

Justine Rossius

La plus grande étude ADN jamais réalisée a prouvé que le gène définissant l’orientation sexuelle d’une personne n’existait tout simplement pas. La fin d’un modèle simpliste.


 

Une étude génétique datant des années 90 avait cru identifier un gène unique définissant l’orientation sexuelle d’un individu. Une théorie simpliste qui vient d’être réfutée par l’équipe internationale de chercheurs spécialisés en génétique et dirigées par le généticien Benjamin Neale du Broad Institute de Cambridge, dans la prestigieuse revue Science: le « gène gay » n’existe pas. Comme être petit ou grand, intelligent ou drôle, aimer les hommes, les femmes ou les deux n’est pas défini par un seul gène, mais par de multiples zones du génome et par des facteurs non génétiques insaisissables.

 

 

Cette étude a été menée sur près d’un demi-million de personnes ayant déjà eu une relation homosexuelle. Elle apporte la preuve que la génétique n’est pas le seul facteur qui influe sur l’orientation sexuelle et que la sexualité est influencée par un savant mélange de génétique, mais aussi de facteurs influencés par l’environnement et les expériences de vie. Les chercheurs comparent ceci à la taille : la taille de nos parents a un effet indiscutable sur la nôtre, mais la génétique n’explique pas tout. Par exemple, votre nutrition pourra avoir un effet important sur votre taille. Idem pour le risque cardiaque: des gènes peuvent créer des prédispositions, mais c’est votre mode de vie qui jouera un plus gros rôle encore.

 

Petits marqueurs génétiques


Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont testé des millions de marqueurs génétiques dans tout le génome pour chercher des traits communs et déterminer si une base particulière d’ADN était associable à une orientation sexuelle. Verdict: il existe de petits marqueurs génétiques associés à une orientation sexuelle, mais l’orientation sexuelle, n’est pas façonnée par un gène unique mais par des centaines de variantes génétiques ayant un impact minime. Même assemblés,  ces marqueurs ne pourraient pas prédire l’orientation sexuelle d’un individu. Ce qui réfute une étude publiée en 1992, qui avait cru identifier un lien unique, le gène Xq28, définissant l’orientation sexuelle d’un individu.

 

Des risques et des dérives


L’étude de l’origine de l’homosexualité n’est pas à prendre à la légère, puisqu’elle est la porte d’entrée à de multiples discriminations ou dérives. En effet, si l’homosexualité n’est pas génétique, elle répond alors au libre arbitre de chacun. Poussé à l’extrême, ce postulat pourrait être l’argument de certains conservateurs souhaitant “soigner” les homosexuels ou les pousser à suivre des thérapies de conversion, comme c’est le cas dans plusieurs États américains. On pourrait aussi imaginer un père qui s’arrêterait là, considérant que son fils a simplement “choisi” de devenir homosexuel. De l’autre côté, si l’on adhère à l’idée d’une prédisposition biologique, on peut craindre alors une tentation de modifier les gènes en question pour éradiquer l’homosexualité et entretenir ainsi certains fantasmes eugénistes.

 

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