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La Belgique, premier pays à vouloir faire condamner internationalement les crimes ““d’écocide””

Barbara Wesoly

Mot-valise signifiant “abattre notre maison”, le terme écocide dénonce la destruction ou l’endommagement irrémédiable d’un écosystème, en raison de la présence de l’espèce humaine. Des crimes contre la planète, que la Belgique espère voir dans le futur, jugés par le Tribunal pénal international.


Marées noires, rejets de déchets toxiques, trafic d’espèces, mais aussi déforestation, destruction des sols ou assèchements des mers, ... Qu’ils soient accidentels ou volontaires, les crimes de l’humain à l’encontre de la planète et de son écosystème sont nombreux et ont de terrifiantes et durables conséquences. Des actes mettant en péril la survie même de la terre et de ses espèces, rassemblés sous le terme générique d’écocide et que la Belgique aimerait amener à faire reconnaître et condamner internationalement.

Un concept tristement ancien


Le principe même d’écocide n’est malheureusement pas une nouveauté, puisque son concept était déjà débattu en 1947, au sein de la Commission du droit international, créée par l’ONU. Mais la démarche n’avait à l’époque pas abouti. Depuis les années 90, plusieurs tentatives, notamment d’ONG, ont visé à l’amender au statut de la Cour pénale internationale, pour que celle-ci soit en mesure de juger les actes de “destruction ou d’endommagement irrémédiable d’un écosystème par un facteur anthropique, intentionnel ou non”, comme l’explique sa définition officielle. Et si dix pays l’ont déjà intégré dans leur droit national, l’internationalisation du principe est jusqu’ici resté lettre morte.

La Belgique, initiatrice de changement?


Mais la donne pourrait enfin durablement changer – dans tous les sens du terme- grâce à l’initiative prise par notre pays. Sophie Wilmès, actuelle Ministre belge des Affaires étrangères a en effet mis sur la table l’écocide, lors de la dernière assemblée des États parties du ” statut de Rome”, c’est à dire membres de la Cour pénale internationale. Le tribunal ne serait donc plus uniquement habilité à juger les génocides, crimes contre l’humanité et le crime d’agression, mais aussi les affaires purement écologiques. Les gros pollueurs mondiaux étant dans le viseur de cette mesure, qu’il s’agisse de personnes physiques, de grandes entreprises et même d’états, responsables d’atteintes majeures à la nature.

S’il est évident que même adoptée, cette mesure, ne mettrait pas fin à l’hégémonie trop souvent barbare de l’humain sur l’environnement, elle enverrait un signal fort aux pollueurs et criminels environnementaux pensant pouvoir agir en toute impunité.

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