Belgique Positive: Céline et Amélie de Sheep Solution, une alternative écolo aux tondeuses

“En découvrant l’idée, on a d’abord souri, puis on s’est dit ‘Et pourquoi pas ?’”, raconte Céline Ernst, 36 ans, ingénieur agronome. En novembre 2018, Amélie Jacques, 37 ans, juriste de formation, tombe par hasard sur un reportage dédié à GreenSheep, une société française d’éco-pâturage professionnel qui propose de faire tondre les pelouses par des moutons. Un concept novateur et qui fonctionne puisque chez nos voisins, plus de 4 000 moutons broutent les prairies et pelouses, remplaçant les tondeuses mécaniques ! Les deux amies constatent que l’éco-pâturage professionnel n’existe pas dans notre plat pays. Il n’en faut pas plus pour que les complices, sensibles à l’environnement, affectionnant le contact avec les animaux et attirées depuis longtemps par le statut d’entrepreneuse, importent l’idée en Belgique. Coachées par des experts, elles lancent en février 2018 Sheep Solution ; une société qui met à disposition des entreprises et des collectivités des moutons pour entretenir leur espace vert.

Les atouts

Pourquoi opter pour des moutons à la place des tondeuses ? “Dans un premier temps, les gens trouvent notre projet marrant. Ensuite, lorsqu’ils prennent connaissance des avantages, ils réalisent que ce n’est pas si bête”, explique Céline. L’éco-pâturage professionnel, c’est une multitude de bénéfices insoupçonnés. D’abord, c’est une solution écologique. Le fait que les moutons broutent l’herbe favorise la biodiversité. Sans la tonte mécanique et l’utilisation de produits chimiques, les insectes, oiseaux et abeilles ne sont plus chassés. L’éco-pâturage est aussi une solution ‘zéro déchet’. Fini l’herbe coupée à évacuer. Deuxième atout, le coût. “Si on prend le prix d’une prairie entretenue régulièrement, opter pour Sheep Solution revient à plus ou moins 25 % moins cher que l’entretien par engin mécanique”, analyse Céline. Il reste un atout de taille qui saute moins aux yeux, c’est l’amélioration du bien être au travail pour les employés. En diminuant les nuisances sonores et en offrant un espace de calme et d’apaisement, les animaux renforcent la cohésion sociale. Cet espace permet aussi au personnel de se rencontrer, de se ressourcer, d’échanger et de renforcer les lieux sociaux au sein de l’entreprise. Céline et Amélie se chargent de l’entretien des bêtes. “De la mise en place des abris et des clôtures aux visites toutes les 2 à 3 semaines pour vérifier que les moutons se portent bien, en passant par l’entretien des dispositifs et du niveau de nourriture, nous gérons tout de A à Z”, explique Céline. C’est la raison pour laquelle elles ont choisi de placer sur les terrains des moutons d’Ouessant. “C’est une race solide, résistante aux maladies et de petite taille. C’est plus facile pour nous de les manipuler.”

Les précurseurs

Aujourd’hui, plusieurs entreprises ont accueilli des moutons sur leur terrain; deux anciennes décharges appartenant au BEP à Malvoisin et Morialmé, un terrain à Woluwé de Thomas & Piron, le Verger de l’Escaille à Gembloux et le siège social de l’UCM à Wierde. Au total, pas moins de 50 moutons “au travail” pour un service win-win en faveur du développement durable.

Comme la plupart des grands médias francophones du pays, Flair a répondu à l’invitation de l’asbl NEW6S et participe à la toute première « Semaine de l’info constructive ». L’objectif est d’initier ou de poursuivre une réelle réflexion autour de la valeur ajoutée d’une information porteuse de perspective ou de solution. Et de montrer que dans un monde de plus en plus complexe et difficile à appréhender il y a des raisons d’être optimiste et de vouloir faire bouger les choses.

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