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Au Liban, le masque de Joker devient symbole de révolution

Justine Rossius

Le personnage de Joker serait-il sur le point de devenir symbole d’opposition politique dans le monde ? C’est ce que laissent penser les dernières manifestations au Liban, notamment.


 

Alors que le film « Joker » connaît un succès monstre, le personnage interprété par Joaquim Phoenix semble inspirer tout un pan de la jeunesse libanaise, qui s’est emparée de ce maquillage, aux couleurs du drapeau du pays : rouge, vert et blanc. La forme des yeux rappellerait aussi celle des cèdres du Liban, symbole du pays. Mais le masque de Joker n’est pas le seul à se hisser dans les rues : celui du protagoniste de V pour Vendetta rencontre aussi un franc succès depuis plusieurs années. Il est d’ailleurs devenu le visage du mouvement Anonymous et a aussi été utilisé par le collectif Occupy.

 

https://twitter.com/fade__to_black/status/1185297898541670401

 

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Vers un nouveau printemps arabe


Au Liban, donc, plusieurs centaines de milliers de personnes défilent dans les rues depuis plusieurs jours. Leur but ? Réclamer un changement radical de système politique, accusé notamment de corruption, Transparency International ayant classé le Liban au 42e rang des pays les plus corrompus de la planète. Le pays est aussi le quatrième plus endetté au monde, avec un ratio de dette qui atteint 155% de son PIB. Le FMI a promis de venir en aide au pays en échange de fortes mesures d’austérité, qui, presque comme toujours, risquent de rendre la vie plus difficile pour la population.

Ce mouvement de contestation a été déclenché jeudi dernier, après l’annonce d’une nouvelle taxe sur les appels effectués via les applications de messagerie internet, comme Whatsapp ou Skype. Une décision « too much » pour un pays où les prix sur la téléphonie mobile figure parmi les plus élevés de la région. La décision a d’ailleurs été annulée par la suite. Mais c’était trop tard, le vase avait débordé.

Des commerçants, ouvriers, universitaires, étudiants de toutes les confessions se sont pressés en rue  pour exprimer leur ras-le-bol des conditions de vie de plus en plus difficiles. Selon la Banque Mondiale, plus du quart de la population libanaise vit sous le seuil de pauvreté et le pays connaît un déficit public atteignant 9% du PIB. Le taux de chômage est quant à lui estimé entre 15 et 25 % selon un rapport du cabinet de conseil McKinsey. En septembre dernier, le Premier ministre avait d’ailleurs déclaré « l’état d’urgence économique ».

 

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