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FAUT QU’ON PARLE: en Irlande, elle se fait interner parce qu’elle souhaite avorter

Alors qu’elle pensait se rendre à l’hôpital pour avorter, une jeune irlandaise s’est retrouvée internée. Et le pire dans tout ça, c’est que c’est complètement légal! #MaisOùVaTOn?


 

Ça paraît dingue, mais en 2017, avorter en Irlande relève du parcours du combattant. Et pour une jeune femme, son souhait de ne pas garder son enfant s’est transformé en véritable cauchemar.

 

 

Un avortement qui se transforme en cauchemar (et en toute légalité)


Cette histoire, c’est celle d’une jeune femme qui, fin 2016, se rendait à l’hôpital afin de subir une IVG. Seulement voilà, une fois sur place, cette dernière se retrouve internée de force, sans rien pouvoir y faire. Avec le Mental Health Act, une loi peu connue de tous, les hôpitaux ont le droit d’interner de force les personnes qui, selon eux, sont atteintes de troubles mentaux. Et le pire, c’est que tout ça, était complètement légal. Concernant la jeune femme, le rapport suivant a été écrit:

L’état psychologique de l’adolescente résultant de la grossesse pourrait la conduire à se faire du mal voire à se suicider, mais un traitement pourrait permettre de réguler ces risques. L’interruption de la grossesse ne résoudrait pas tous les problèmes de l’adolescente à ce stade.


 

Là où ça nous énerve, c’est que la jeune femme (accompagnée de sa mère) avait été transférée à Dublin dans le but de subir une IVG. Seulement voilà, une fois sur place, elle s’est sont retrouvée dans une guêpier forçant la jeune femme à devenir mère, contre son gré. Heureusement, suite à une contre expertise, l’adolescente a pu être “relâchée” et regagner son domicile. Le rapport n’indique malheureusement pas si la jeune femme a pu subir une IVG suite à sa demande. Mais cette histoire nous échauffe sévèrement les oreilles.

 

 

L’avortement en Irlande: toujours pas un droit


On a du mal à l’imaginer, pourtant, à quelques milliers de kilomètres de chez nous, dans un pays qui a fait de la bière et de la bonne ambiance son crédo, avorter n’est pas un droit à proprement parler. En effet, à cause de l’article “le droit à la vie des enfants” (article 40.3.3 de la Constitution), un avortement ne peut être légal que s’il représente un “risque sérieux et réel” pour la vie de la mère. Aussi, il est impossible pour une femme de se faire avorter “simplement” parce qu’elle juge que ce n’est pas le bon moment, qu’elle ne désire pas être mère ou qu’elle s’est faite violer, par exemple.

 

Les femmes qui habitent sur le sol irlandais et souhaitant se faire avorter doivent donc se rendre dans des pays où ce dernier est autorisé. Et bien souvent, c’est en Angleterre que ça termine. Liverpool, Londres ou Manchester... Des cliniques spécialisées y sont aménagées, cliniques dans lesquelles l’avortement se fait dans la journée, à la chaîne, comme du bétail. Réduites à l’état de fugitives, les femmes s’étant faite avorter doivent aussi prendre garde à ne pas le crier sur tous les toits une fois de retour dans leur pays sous peine de pouvoir être punies (non non, ce n’est pas une blague).

 

 

 

Si des organisations, comme The Coalition to Repeal the Eight Amendment, tentent de faire changer les choses, le pays se heurte à des lois archaïques en défaveur des femmes et de leurs droits en tant que telles. Même si l’ONU a appelé le gouvernement irlandais à faire bouger les choses, en notant notamment que le traitement infligé aux femmes était cruel, dégradant et inhumain, ce dernier ne semble pas décidé à faire évoluer ses lois en même temps que les mentalités. Et ça, c’est juste répugnant. À quand une Irlande qui écoutera les souhaits des femmes?

 

 

 

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