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Chasseur de migrants: l’offre d’emploi qui nous choque profondément

Barbara Wesoly
Apprendre à menotter et à plaquer au sol. Être prêt à matraquer et brutaliser. Voici en quelques mots, la formation reçue pour le poste de chasseur de frontière en Hongrie. Une nouvelle étape des plus violentes dans la politique anti-migratoire du pays.

En Hongrie, chaque réfugié est considéré comme potentiellement dangereux. Une menace contrée par l'engagement de 2000 policiers d'un genre nouveau: les chasseurs de frontière. Formés à maîtriser voire molester les migrants si nécessaires, il leur est demandé comme qualification première d'avoir la nationalité hongroise et d'être prêt à servir leur pays. Une mesure choc, brutale et offensive, qui a déjà suscité des centaines de plaintes de migrants, affirmant avoir été violentés ou été victimes de gaz lacrymogènes. Et un choix d'une agressivité impossible à admetttre.

 

Containers, barbelés et violence

Un bon migrant, c'est un migrant qui ne vient pas. Le meilleur chiffre, c'est zéro

aime à déclarer Viktor Orbán, le premier ministre Hongrois. La réponse de son pays  à l'arrivée massive de réfugiés dès le début de la crise des migrants à l'été 2015 ne laissait pas vraiment place au doute. La Hongrie s'était alors empressé d'ériger une clôture de 175 kilomètres à sa frontière avec la Serbie. Depuis, l'état n'a accepté sur son sol que 425 immigrés sur 29432 demandes. Mais aujourd'hui, en plus d'un refus généralisé, la Hongrie a récemment rajouté une deuxième couche de barbelés à sa barrière, surmontée de caméras thermiques et de hauts-parleurs diffusant des messages hostiles et s'apprête à placer en détention toute personne demandant l'asile, pendant que sa requête est examinée. Et pense même à enfermer ceux-ci dans des containers le temps de la procédure. Des mesures anti-immigration qui ne cessent de se durcir, jusqu'à l'extrême, voire l'incompréhensible.

A terme, la Hongrie a prévu d'embaucher 10.000  chasseurs de frontières. Elle n'a pourtant vu arriver que 345 migrants depuis janvier 2017.

 

Un nombre qu'on peine à imaginer être une menace. Et un nationalisme qui vire doucement mais surement à la xénophobie.

 

Plus d'informations sur la crise des migrants:

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