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Quand l'anorexie et la boulimie ne vous lâche plus...

Maigrir pour exister

Sarah a 25 ans et est demandeuse d’emploi. En couple depuis un an, elle souffre d’anorexie et de boulimie. Comment savoir si on souffre de boulimie?

Souffrez-vous de boulimie?

  • Il vous arrive de perdre le contrôle et de manger plus que ce dont vous avez envie.
  • Vos crises surviennent surtout lorsque vous êtes seule.
  • Dans ces moments-là, vous mangez vite, jusqu’à vous sentir mal.
  • Vous usez de tous les subterfuges pour ne pas grossir: vous vomissez, vous prenez des laxatifs.
  • Si votre poids fluctue, vous devenez irritable.
  • Vous avez des angoisses. Vous avez peur d’être rejetée par les astres.

“J’ai cru que je n’étais bonne à rien... et que j’étais juste capable de maigrir”

Le jour de l’interview, Sarah est arrivée à la rédaction vers midi. Nous lui avions commandé un petit sandwich, sans mayo. Deux heures plus tard, la séance photo est terminée et Sarah n’a pas encore touché à son lunch. A-t-elle fini par le manger en rentrant chez elle?
 
Quand j’étais petite, on me mettait au fond de la classe avec des crayons de couleurs, sous prétexte que j’étais incapable de suivre le cours. Par la suite, j’ai rejoint une plus grande école. Je ne connaissais personne et on ne s’intéressait pas à moi. Devant les moqueries ou l’indifférence des autres, je n’osais pas me rebeller. Le fait que je sois inscrite dans une section professionnelle n’arrangeait pas les choses. On me prenait pour l’idiote de service... J’ai évidemment fini par le croire. Je me suis demandé ce qui pourrait me faire prendre confiance en moi et me donner soudain un intérêt aux yeux des autres. J’ai décidé de manger de moins en moins, histoire de perdre un maximum de poids.”

Maigrir pour exister

Le soir, je refilais la moitié de mon assiette au chien. J’ai tellement maigri que j’ai finalement dû être hospitalisée. A la clinique, je vidais le contenu de ma sonde gastrique dans les toilettes. Ce genre de dérives a fait baisser mon poids jusqu’à 33,9 kilos. Je m’évanouissais en permanence et je n’étais plus réglée. Je souffrais aussi de boulimie. J’ai commencé par me faire vomir après les repas. Puis j’ai fait des crises d’hyperphagie. Je n’étais plus capable de reconnaître la sensation de satiété. Il m’en fallait toujours plus: des chips, des biscuits, des bonbons... Ces crises étaient le seul moment durant lequel je parvenais à lâcher prise. Mon désordre alimentaire et l’image négative que j’avais de moi ne comptaient plus! Je mangeais pour oublier. Juste après la crise, j’allais me faire vomir. Je me détestais. Le lendemain, pour compenser, je ne mangeais rien et je faisais du sport de manière compulsive. Pour moi, c’était comme une punition. Ma vie se résumait à ‘tout ou rien!’.”

9 ans de bataille

Aujourd’hui, je pèse 40 kilos. Quand je me regarde dans la glace, je me trouve énorme. Pendant longtemps, j’ai rêvé d’atteindre ce que je considérais comme mon poids idéal: 28 kilos. Je pensais que ce n’était qu’à ce prix-là que les gens commenceraient à me regarder d’un autre œil. Cette bataille, je la livre contre moi-même depuis 9 ans. Durant tout ce temps, j’ai vraiment espéré que j’allais guérir. Aujourd’hui, je n’y crois plus. Ce que je veux désormais, c’est garder le contrôle de mon poids et pouvoir manger sans me sentir coupable. Je voudrais aussi mettre les jeunes filles en garde: lorsqu’on devient anorexique, plus rien n’est comme avant!”

Sarah a une image déformée de son corps

Comment est-il possible qu’une jeune fille aussi maigre que Sarah se trouve trop ronde? Cela s’explique par le fait qu’elle s’est construit une image déformée de son propre corps. Je suis convaincue que les jeunes filles comme Sarah sont, au fond d’elles-mêmes, conscientes qu’elles sont trop maigres. Il n’empêche qu’elles se sentent grosses. Dès qu’elles mangent, elles ont l’impression que leur ventre gonfle. Sarah ne pense pas qu’elle va guérir. C’est dommage. Une chose est sûre: plus vite un diagnostic est établi, plus vite la jeune patiente peut recevoir le bon traitemen

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