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Si notre vie sentimentale était un film, la bande-son serait signée Odezenne

Kathleen Wuyard

Voix rauques, paroles léchées et beats hypnotiques et acidulés, les trois garçons dans le vent d’Odezenne soufflent le chaud et le froid sur nos oreilles et signent la bande-son sexy et décalée d’une génération joliment paumée.


En 2018, le monde du dating semble tout droit sorti de l’univers cinématographique de Xavier Dolan. On chope sur les réseaux entre deux séances de shopping en ligne, et puis on se rencontre dans des endroits trop chers et trop bondés mais très branchés, où on porte un sweat à logo exhumé de notre garde-robe d’ado et des baskets qu’on a payées à prix d’or pour qu’elles aient l’air vintage. C’est étourdissant, un peu étrange, parfois navrant aussi. Les 60s chantaient le temps de l’amour, les 80s enchaînaient les tubes sucrés et sexy et les 90s célébraient l’amour maudit décrit par  les chansons de Kurt & co. En 2018, donc, c’est un peu tout ça à la fois, et cet état d’esprit est capturé à merveille par Odezenne.

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Né en 2005 à Bordeaux, le groupe était resté jusqu’il n’y a pas si longtemps encore l’apanage des branchés aux goûts pointus, et c’était bien dommage. Heureusement, l’engouement pour les chansons en français que vivent les millenials depuis plus d’un an maintenant assure aux trois amis d’enfance le succès qu’ils méritent. Car le trio n’est pas seulement talentueux, “il en a”, comme quand il décide de s’auto-produire à L’Olympia en 2015 et qu’il remplit la salle ou qu’il fait le buzz à chaque clip en flirtant avec une sensualité provocante. Un parti pris qui en fait la bande-son idéale de notre vie sentimentale milléniale.

Avec “Bouches à Lèvres”, par exemple, il capturent peut-être mieux que personne les errances d’une génération gentiment désorientée qui adore l’amour mais semble avoir oublié comment s’aimer. Ca pourrait être une balade un peu triste, c’est une comptine sexy posée sur de jolis beats qu’on s’écoute avant de partir en soirée voir des gens.

Souvent la tête dans la cantine, je dessine, je dessine, le goût amer de ta cuisine, mes babines, mes babines, et je finis par voir des gens, des grands avec des gants, le visage gris des jours semblants.


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Si la soirée se passe bien et qu’un jeu de regards enflammés se transforme en collé-serré torride, la bande-son mentale de notre vie que finalement personne ne filme enchaîne sur “Je veux te baiser”, un hymne qui devrait être vulgaire mais qui l’évite d’une habile pirouette. Les paroles sont crues, mais elles sont chantées d’une voix désarticulée, posée encore une fois sur une électro très française, qui brouille la frontière entre rap et chanson. Et puis si comme souvent, la fête est finie avant même d’avoir commencé, on peut toujours se consoler en chantonnant “Bébé”, dernière chanson du groupe à être mise en images.

Bébé m’a dit teubé ! Tu, tu n’aurais pas dû tiser tout le cubi, dedans c’était du vin, à douze pour cent d’alcool, il y avait cinq litres, il y avait cinq litres, déjà, déjà très vite, bébé me met en garde, neuneu me fais pas honte, ne, ne me fais pas honte.


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Un titre qui nous colle malheureusement un peu trop à la peau, et dont le refrain refuse de quitter notre tête. La bonne nouvelle, c’est que Au Baccara, l’album dont il est tiré, sort le 12 octobre. L’excellente nouvelle, c’est qu’il reste encore des places pour leur concert du 28 novembre à l’AB. Danser, voir des gens, et qui sait, peut-être, trouver l’âme soeur avec qui entonner les refrains en choeur.

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