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““Le Grand Bain””: pourquoi on y plonge tête la première?

Justine Rossius

“Le grand bain”, c’est une histoire de natation synchronisée masculine. Mais le nouveau-né de Gilles Lellouche, c’est surtout une grosse douche d’humanité dont on ressort l’œil mouillé et le cœur plus léger.


 

A priori, rien ne laisse croire que “Le Grand bain” est un grand film. En y allant, on s’attend à voir une bonne vieille comédie française comme il y a en a déjà 56.000 avec Guillaume Canet, Poelvoorde et toute la bande. On rentre dans la salle obscure comme dans une piscine: en y plongeant à peine le gros orteil. Alors que franchement, il mériterait qu’on y plonge, ce film!

 

Le pitch? Des quarantenaires en crise (tiens donc!) et en quête de sens se retrouvent à suivre des cours de natation synchronisée masculine, sous l’autorité toute relative d’une professeur alcoolique, qui leur lit du Rilke, pétard au bec (Virginie Efira). Le groupe ira jusqu’à s’entraîner et participer au championnat du monde en Norvège, pour finir par sortir la tête hors de l’eau… Fallait oser, quand même: comment croire à cette histoire rocambolesque? Comment arrêter de se marrer, pour pleurer aussi un peu, face à huit loosers bedonnants, claquettes aux pieds et pinces sur le nez? Mais — miracle! — ça marche et ça sonne même juste. Très vite, on s’attache aux personnages, on pleure avec eux dans le vestiaire puis on rigole au bar du coin. Bah oui, forcément, on connaît tous un homme qui a raté sa vie.

 

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À l’eau maman bobo


En signant ce feel good movie, Lellouche s’est attaqué à un sujet encore trop peu abordé au cinéma: celui de la virilité. Car si les femmes affrontent un milliard de pression, la société en a aussi filé un gros paquet — ou pas, justement — aux hommes. Un homme, ça ne pleure pas, ça ne montre surtout pas ses émotions, ça couche avec un maximum de filles, ce n’est pas “trop gentil”, ça réussit, ça devient big boss ou rockstar, tant que ça ramène des sous à la maison. Alors évidemment, quand on rate une marche de l’escalier de la virilité, on peut vite dégringoler. Ou plonger, comme cette bande de “joyeux ratés” de la société! En s’immisçant — toujours timidement — dans leurs histoires, on comprend le besoin de reconnaissance, le besoin de “gueuler”, pour mieux respirer. On comprend leur envie d’exprimer leur part de sensibilité, à l’aide d’un joli chassé-croisé. Au final, ce film fait l’effet d’une bouffée d’air frais après une apnée. Comme un rond qui rentre dans un carré.

 

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