Ce samedi 12 août, on ira applaudir le 8e groupe au Brussels Summer Festival. Un groupe constitué, entre autres, de musiciens en situation de handicap mental qui ont fait de leur différence une richesse. Aurélien, qui est à l’initiative de ce projet musical dont fait partie Pascal Duquenne (Le huitième jour), espère que leur musique puisse être une ouverture sur le monde du handicap.
Aurélien, comment est né le 8e groupe?
“A côté de ma passion pour la musique, j’ai suivi une formation pour devenir éducateur spécialisé. Au cours de ce cursus, j’ai pu faire un stage au sein de l’ASBL “Le 8e jour” qui permet aux personnes souffrant d’une déficience mentale légère à modérée de vivre de façon autonome dans des logements adaptés. J’ai découvert des personnes très ouvertes, dans l’empathie, la compassion, sans filtres, qui ne sont jamais dans la séduction ou la manipulation et qui parlent avec leurs coeurs. Parmi eux, j’ai découvert des musiciens avec qui j’ai commencé à jouer quelques morceaux et la sauce a pris!”
Aujourd’hui, vous chantez vos propres titres?
“Oui, c’est un son pop rock, en anglais et en français. Il n’y a pas encore d’album prévu mais nous enregistrerons prochainement un single. La vocation du 8e groupe est de briser les tabous autour du handicap.”
Comment le public vous a-t-il accueilli jusqu’à présent?
“Les retours sont très positifs! Nous avons joué au festival LaSemo et les gens dansaient lors du rappel. Le handicap a tendance à avoir une connotation négative, il faut le voir comme une différence, un facteur qui est propre à l’être humain. Après tout, nous sommes tous différents et nous avons tous nos qualités. Jonas, l’un des musiciens du 8e groupe, joue bien mieux que moi à la guitare. Il a l’oreille absolue. C’est vrai que les personnes souffrant d’un léger handicap mental ont parfois plus de difficultés à compter, à lire, à mémoriser certaines choses mais leur capacité d’écoute est impressionnante. Sur scène, comme tous les groupes, il nous arrive d’oublier les paroles mais l’essentiel, c’est de ne pas communiquer notre stress au public et de continuer à jouer.”
On soutient la création d’un refuge en Ethiopie. Les personnes souffrant d’un handicap mental peuvent défendre, comme tout un chacun, un projet qui leur tient à coeur.
Et les bénéfices récoltés par le groupe serviront à financer un projet qui vous tient particulièrement à coeur...
“Oui, on soutient le développement d’une structure d’accueil, d’un refuge pour le Parc national du Simien, en Ethiopie. Un site protégé par le patrimoine mondial de l’UNESCO. On veut aussi montrer que les personnes souffrant d’un handicap mental sont capables, comme tout le monde, de soutenir une cause qui leur tient à coeur, d’aider un autre public à surmonter ses difficultés.”
On vous a vu répéter avec Saule et Grandgeorge...
“C’est Yves Merlabach, qui travaille pour la maison de disques PIAS, qui nous a repérés et il nous a présentés à d’autres artistes du label comme Alice On The Roof, Grandgeorge ou Saule. Ils assistent à nos répétitions, nous ont parfois accompagnés sur scène. C’est une chance énorme et une source de motivation que de pouvoir bénéficier de leur expérience.”
Le 8e groupe jouera à La Madeleine le samedi 12 août dans le cadre du Brussels Summer Festival.
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