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© Jean-Michel Clajot RTL TVI

INTERVIEW: Emilie Dupuis nous raconte son incroyable expérience au bout du monde

Barbara Wesoly

Après le Cambodge, l’année dernière, c’est à Bali qu’Émilie Dupuis, a posé ses ­valises. Pendant une ­semaine, l’animatrice a suivi une “famille extraordinaire” dont ­l’ambition est de venir en aide aux personnes en détresse grâce aux arts martiaux. Dépaysement garanti !


Il y a 9 ans, Émilie Dupuis faisait ses débuts sur RTL TVI en tant que speakerine. Depuis, elle en a gravi des échelons. La chaîne lui a confié des ­rubriques sportives, puis les ­commandes de Place Royale et de la ­météo. Jusqu’à ce qu’elle devienne l’un des visages emblématiques du poste. Elle a su se faire une place en télévision et dans le cœur des téléspectateurs, qui suivent assidûment ses pérégrinations sur antenne et sur les réseaux sociaux. Alors, quand elle a proposé à RTL un concept d’émission qui l’emmènerait suivre des familles belges à l’autre bout du monde, la chaîne lui a accordé sa confiance, sans sourciller, et l’a laissé mener à bien ce projet, dont le premier numéro a été diffusé fin 2018. Cette ­année, Émilie Dupuis réitère ­l’expérience Familles extraordinaires, mais cette fois, à Bali, en Indonésie, où elle a rencontré Leslie, éducateur ­socio-sportif et vice-champion du monde de kickboxing. Avec sa ­compagne, Stéphanie, et leur fils Liam, ils ont quitté la Belgique pour créer The Peack Pack, un programme qui utilise les arts martiaux pour aider ceux qui sont dans le besoin. Sportive dans l’âme et voyageuse aguerrie, Émilie Dupuis a été séduite par leur mode de vie. Et c’est avec la simplicité et l’humilité qui la ­caractérisent qu’elle nous raconte leur histoire, à découvrir le 27 décembre.

Comment avez-vous rencontré cette famille extraordinaire ?

“Via les réseaux sociaux. Je les ai rencontrés pour la première fois en ­janvier dernier et j’ai eu un coup de cœur. Leur histoire me parlait. Ils étaient à l’aéroport de Zaventem lors des attentats en mars 2016. Après cet événement traumatisant, ils ont décidé de quitter définitivement la Belgique pour l’Australie. Ils avaient oublié de prendre un contraceptif et c’est là-bas que Stéphanie est tombée enceinte de Liam. Mais sa grossesse se passait mal et ils ont dû rentrer au pays. Après la naissance de leur fils, ils ont décidé d’entamer un tour du monde à la rencontre de ­différentes cultures, et d’aider leur ­prochain grâce aux arts martiaux.”

Vous en faites aussi ?

“Non, je suis hyper sportive, mais je n’en avais jamais fait. En Australie, ils ont aidé des malades de Parkinson grâce aux arts martiaux. Aux États-Unis, ils ont soulagé des personnes  atteintes d’un cancer. Et aux ­Philippines, ils ont rencontré des jeunes en maisons de redressement.

J’ai ­toujours pensé que le sport pouvait faire du bien, mais j’étais loin d’imaginer à quel point.


J’ai été fascinée par la ­précision des gestes de Leslie. J’ai appris énormément de lui.”

Durant votre voyage, quel est ­l’événement qui vous a le plus marquée ?

“Nous sommes partis à la rencontre d’enfants handicapés dans un orphelinat. Les bouddhistes croient que, quand un enfant naît handicapé, c’est sa punition pour avoir pêché dans une vie antérieure. Cela signifie que, dans une autre vie, il a fait quelque chose de grave, qu’il a tué ou volé. Ces enfants sont rejetés par la société, mais aussi par leurs parents qui les abandonnent ou les laissent dans des cages. Ça m’a bouleversée et choquée. Comment, en 2019, cela peut-il encore exister ? Nous leur avons donné un cours de yoga et j’ai été très marquée par une petite fille. Elle n’était pas ­capable de s’asseoir. Elle était couchée sur son tapis, inerte, le regard vide, comme si son âme s’était perdue. C’est tellement injuste et incompréhensible pour une maman qui, comme moi, ­surprotège son fils et panique dès qu’il a une ­bronchite. J’ai très mal dormi ­pendant plusieurs jours. Et, aujourd’hui, j’ai ­envie de me bouger, d’organiser une soirée ou un événement dont les ­bénéfices pourraient être reversés aux enfants de cet orphelinat qui manquent de tellement de choses.”

Vous vous êtes aussi essayée au ­Mpantigan, un art ­martial balinais qui se pratique dans les rizières...

“Dans la boue, avec un canard sur la tête qui m’a fait caca dessus. Mais ça, vous ne le verrez pas sur les images (rires). C’était ­complètement inattendu. ­J’appréhendais beaucoup. J’avais peur de croiser des serpents ou des ­sangsues. J’ai appris que Kim ­Kardashian aussi s’était adonnée à cette pratique complètement surréaliste. Bon, elle est arrivée en hélicoptère. Moi, c’était nettement moins fou. Mais j’ai été touchée par la gentillesse et les ­sourires de mes instructeurs qui m’ont laissé gagner à quelques reprises.”

Vous êtes rentrée en Belgique dans quel état d’esprit ?

Quand je rentre de voyage, j’ai souvent l’impression d’être en désaccord avec la société dans laquelle on vit.


“Là-bas, même si la vie est loin d’être facile, on vit en harmonie avec la nature, les gens sont d’une simplicité sans nom, dans le partage et l’écoute. Ils sont très ­ouverts et chaleureux. On discute ­beaucoup, tout le temps. Ici, on court non-stop, on n’a plus le temps de rien et on râle pour tout. Comme pour la tenue qu’on te ­demande de porter pour présenter la météo ! Alors que, là-bas, j’étais en ­débardeur et en short, et ça n’avait ­aucune importance. Peut-être que ce qui nous manque ici, c’est de croire. On ne croit plus en grand-chose.”

En quoi croyez-vous ?

“À la vie après la mort. Je ne pense pas qu’on soit sur Terre pour quelques ­années seulement, mais pour bien plus longtemps. Je suis très réceptive. Même si, dans notre société, en parler est ­encore tabou.”

Vous seriez prête à tout quitter pour vous installer à l’autre bout du monde ?

“Ça me trotte dans la tête, oui. Je pense qu’on s’est tous déjà demandé au moins une fois si l’on finirait notre vie ici, en Belgique. Attention, je ne me plains pas. Je m’y plais beaucoup et j’adore la ­qualité de vie. Ce qui me freinera le plus, c’est la distance, le fait d’être loin de mes proches. Je me sens bien auprès d’eux. Jude n’a que 4 ans et les enfants ont une telle facilité d’adaptation que je pourrais l’emmener n’importe où.”

Vous pensez déjà à un prochain épisode de Familles extraordinaires ?

“Oui, je pense que l’émission reviendra systématiquement chaque année pour les Fêtes. Je suis à la recherche d’une maman, ou d’une famille, qui s’est ­lancée dans un processus d’adoption à l’étranger. Mais, je n’ai aucun plan de tournage. Ce qui est génial avec cette émission, c’est qu’on part caméra à la main, dans le but de filmer un ­maximum de scènes authentiques. C’est tellement enrichissant.”En 2020, vous jouerez dans la pièce du Télévie. Les répétitions ont commencé ?

“Oui. Je joue le personnage d’Ilona, une femme d’affaires russe et très riche. Le défi, c’est que je dois ­apprendre le russe pour avoir l’air ­crédible. J’ai bientôt mon premier cours. On m’a dit de bien ­arrondir la bouche. J’aurai sûrement un accent à couper au couteau, mais j’ai ­envie de faire l’effort. Je me dis que, ­décidément, RTL m’a fait passer par plein de choses. Si on m’avait dit, à 25 ans, quand je sortais de l’école avec mon master en communication, que je parlerais de foot, puis des têtes couronnées, et que j’apprendrais le russe pour la télé, je n’y aurais jamais cru.”

Qu’avez-vous prévu pour les Fêtes ?

“Je fêterai l’anniversaire de mon petit garçon. Puis on partira. Mais je ne connais pas encore notre destination. J’ai envie de profiter de ma famille au complet, car ce sera sans doute le ­dernier Noël de ma grand-mère.”

Familles extraordinaires : Émilie à Bali, le 27/12 à 19 h 50 sur RTL TVI. Le Fusible, la nouvelle pièce du Télévie, sera jouée du 17/1 au 28/3 à Bruxelles et en Wallonie. Infos et rés. : www.televie.be. Retrouvez également Emilie Dupuis en rédactrice en chef de Flair, en librairies, dès ce mercredi 18 décembre 2019.

Interview : Laura Vliex. Photos : Jean-Michel Clajot.


 

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