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© Thalasso

TESTÉ POUR VOUS: une journée au spa naturiste

La rédaction

Se détendre dans un sauna, piquer une tête dans la piscine, ronronner sur un transat. S’offrir un spa est toujours un moment de bonheur. Mais passer la journée toute nue, c’est encore une étape au-dessus. J’ai testé pour vous un spa naturiste, et je vous raconte mes mésaventures.

De base, l’idée ne m’emballait pas. Être nue devant des dizaines d’inconnus relevait pour moi du défi absolu. Non seulement, je ne suis pas 100% à l’aise dans mes baskets (alors imaginez quand je les enlève...) mais en plus, je redoutais fortement d’admirer les autres dans leur plus simple appareil.

Mais que voulez-vous, le métier de journaliste demande bien des sacrifices. Et quand tout le monde s’est mis à parler du spa naturiste, je me suis laissé convaincre de tenter l’expérience.

Maillot interdit

Dès l’arrivée dans le hall d’entrée, je n’ose même pas demander deux places “pour la partie nudiste”. C’est ridicule, j’en conviens. Mais je suis alors persuadée que la dame en blouse blanche derrière la caisse va me juger. Heureusement, mon chéri est plus téméraire et affronte son regard sans honte.

Nous nous dirigeons donc vers le vestiaire où il est bien notifié partout que l’entrée pour la partie nudiste est interdite aux maillots de bain. Ce spa en particulier offre les deux possibilités: une partie naturiste, une autre habillée. Tous mes amis amateurs m’avaient juré que la première était beaucoup mieux que la deuxième, plus grande, plus jolie, etc.

Devant mon casier, je commence par enlever mes chaussures, mes chaussettes puis mon t-shirt. Des souvenirs des classes de natation quand j’étais plus jeune refont surface. À l’époque, je m’appliquais déjà à me changer grâce à la technique savamment étudiée de la serviette enroulée autour de la poitrine. Mon cerveau refuse catégoriquement d’accepter que je dois me déshabiller entièrement et rester comme ça. Spontanément, je cherche n’importe quel morceau de tissu pour me couvrir. Mais je n’ai pas le droit.

À côté de moi, mon mec se met à poil en deux secondes et observe ma panique grandissante. “Bon, ça y est?” Bah non, ça y est pas. Comme si c’était si évident de se mettre à l’aise... Un groupe de vieux messieurs arrive à proximité. Ils discutent de tout et de rien, leur ravioli à l’air et le torse bombé de poils poivre et sel. J’écarquille les yeux et enfonce la tête dans mon casier comme pour m’excuser d’être là.

Je sens très vite que j’en fais des tonnes. Tout le monde s’en fout en fait. Cette prise de conscience me permet d’avancer jusqu’à la douche sans sourciller. Mon mec me rappelle tout de même qu’on a le droit de mettre un peignoir pour aller d’un endroit à l’autre. “ET C’EST MAINTENANT QUE TU LE DIS?” Me voilà sauvée.

Au poil

Première épreuve: un sauna. On entre dans la pièce sombre déjà bien remplie par des amateurs de chaleur. Hommes et femmes se mélangent, assis dans des positions rocambolesques où tout le matos pendouille sur les lattes de bois. À chaque fois que mon regard se pose par inadvertance sur un corps nu, j’ai envie de demander pardon.

L’idée de m’assoir là où mille personnes ont posé leurs fesses nues ne me réjouit pas d’un poil. N’en serait-ce d’ailleurs pas un, posé juste là? Mon homme est allongé, plongé dans une relaxation intense. Moi, les jambes croisées et les mains sur ma poitrine, avec les yeux rivés sur le plafond. “Ne pas regarder. Ne pas regarder. Se détendre. Zen. Zeeeeeeen”. Je me sens étouffer en moins de deux et cours rejoindre mon peignoir, signe de sécurité retrouvée.

Au détour d’un passage vers la piscine, il a croisé un de ses collègues. “C’est marrant de voir des gens que je connais ici”. Une petite étincelle de stress me traverse le corps. “Marrant? Mais ça serait la fin du monde si je croisais ma boss ici”.

En arrivant dans la partie extérieure, j’hallucine complètement devant le tableau qui se dessine devant moi. Chacun est couché sur son transat, un petit cocktail posé sur le bidou. Tranquille quoi. Peut-être qu’avec le temps, on s’habitue à la liberté et aux courants d’air.

Je dois avouer qu’au bout de quelques heures, je parviens nonchalamment à me concentrer sur moi et à oublier cet insignifiant détail qu’est ma nudité. Nager nue dans la piscine me procure même un plaisir fou. Je comprends peu à peu ce que recherchent les gens qui viennent ici. Je me sens comme un poisson dans l’eau. À tel point que j’oublie, au moment de m’enfoncer dans les profondeurs, que mon petit plongeon a fait remonter mes fesses à la surface.

N’empêche que je me serais bien passée de mes quelques glissades sur le sol mouillé. Se retrouver les jambes écartées quand on enjambe la paroi du jacuzzi, c’est pas toujours évident à accepter.

Franchement, je n’ai jamais été aussi contente de remettre mes vêtements qu’à la fin de la journée. Mais je dois tout même reconnaître que cette expérience m’a donné plus confiance en moi et qu’elle me permettra peut-être d’être moins pudique à l’avenir.

La prochaine fois, je testerai la partie avec maillot. Après tout, le but de base, c’est quand même de se détendre. Pas de scruter les moindres faits et gestes de parfaits inconnus à la recherche d’un visage familier qu’on ne veut surtout pas croiser.

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