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Plus je vieillis, plus j’ai du mal à regarder cette scène de La Boum 2 sans pleurer

Kathleen Wuyard

Mes goûts ont beau s’être affinés depuis que j’ai découvert les aventures de Vic’, La Boum et La Boum 2 sont toujours pour moi des films mythiques. Pour la musique, l’émotion, le côté kitsch. Mais aussi et surtout pour la relation entre Vic’ et sa mère. D’ailleurs, c’est bien simple, plus je vieillis, plus je dois me retenir de pleurer quand je vois les films, et une scène en particulier.


La première fois que j’ai vu La Boum, je devais être relativement petite. C’était à l’époque bénie où ma maman ne travaillait pas le mercredi, et l’après-midi, elle prenait parfois le temps de regarder des cassettes avec moi et mon frère. C’est ainsi qu’on a découvert Grease, La Fièvre du Samedi Soir, mais aussi et surtout, La Boum. D’emblée, j’ai adoré. Du haut des 8 ou 9 ans que je devais avoir à l’époque, Vic’, Samantha et les autres m’avaient l’air incroyablement grands et sophistiqués. Je ne comprenais pas tout, et je trouvais franchement, du haut de ma candeur pré-adolescence, que Vic’ n’était pas follement gentille avec sa maman. Des années plus tard, je me surprendrais à faire une crise de larmes injuste et dramatique à mon père ébahi, et tout en lui jetant au visage qu’ils ne comprenaient rien de toutes façons, je me surprendrais à repenser à cette scène de La Boum où Vic’ fait une scène parce que ses parents refusent qu’elle aille à la fête. (Boum, pas surboum).

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Depuis, j’ai perdu le compte du nombre de fois que j’ai vu le film. Je ne suis pas certaine que mon frère l’ait revu, mais grâce à sa mémoire phénoménale, je peux toujours compter sur lui pour capter mes références sorties tout droit des films cultes de Claude Pinoteau. Qu’une bougresse ait l’audace de m’importuner, et on évoque à quel point elle mériterait qu’on rejoue “la scène de la parfumerie” chez elle, mon frère adoptant évidemment le rôle plus modéré mais tout aussi essentiel de Poupette. Il suffit que les premières notes de synthé kitsch de la bande-son signée Vladimir Cosma retentissent pour qu’il saisisse immédiatement à quoi je pense. D’autant qu’il sait à quel point j’ai pu rêver de trouver mon Pierre Berthier, si sexy avec son nez cassé.

Aujourd’hui, bien que je n’aie pas encore réussi à convaincre l’amour de ma vie de regarder ces deux chefs d’oeuvre (si) avec moi, c’est un peu comme s’il les avait déjà vus, ou du moins, il a tellement entendu les chansons du film qu’il accepte sans broncher de se lancer dans un slow improvisé si Reality ou Your Eyes retentissent. Et surtout, il ne me juge pas quand la simple vision d’une scène ou l’autre me provoque d’énormes bouffées d’émotion. En particulier, la scène de La Boum 2 ou Brigitte Fossey alias Françoise Beretton vient assister au cours de danse de Vic’. C’est que cette petite devenue grande qui a commencé la danse classique pour finir par le modern jazz en justaucorps adolescente, c’est moi. Enfin, c’est Sophie Marceau à l’écran, mais cela a aussi été moi de mes 3 à mes 15 ans.

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Il y a quelques années, quand on regardait le film ensemble, ma mère m’avait avoué que chaque fois qu’elle voyait la scène en question, elle avait la gorge serrée. À peine sortie de l’adolescence à l’époque, j’avais dû me contenter de lui sourire, la trouvant sans doute un peu trop sentimentaliste. Désormais, quand je la vois cette scène, qui a le don d’apparaître par surprise dans mon feed Youtube, c’est à mon tour d’avoir les yeux qui piquent. Parce qu’au-delà du regard empli d’émotion de Brigitte Fossey, et du sourire complice de Sophie, c’est ma mère que je vois. Je la vois me regarder toutes ces années, passer de la petite mignonne en collant rose à l’ado boudeuse en legging noir, et j’ai la gorge serrée de tous ces mots d’amour que je ne lui ai pas dits quand je faisais ma Vic’ et que j’étais trop occupée à faire de grandes envolées dramatiques. Et puis forcément, ça ne loupe pas, j’ai envie de retourner 20 ans en arrière et d’enchaîner La Boum 1 et 2 avec elle et mon petit frère. Et un sachet de chouquettes, s’il vous plaît.

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