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On a vu le film ““Parasite”” et on vous le recommande froidement

Justine Rossius

“Parasite” a reçu la Palme d’or cette année au festival de Cannes. On a voulu voir de plus près ce qui lui avait valu ce succès.


 

Comme d’habitude, je débarque au cinéma sans m’être réellement renseignée sur le film en question. On me susurre dans l’oreillette que c’est un film d’horreur et ça tombe bien, c’est bientôt Halloween. Pourtant, durant les trente premières minutes du film, rien, absolument rien ne laisse présager qu’il s’agit d’un film « d’horreur ». On est ici face à un film d’auteur, au mieux à une comédie. On découvre la vie de Ki-taek, une famille coréenne, cloîtrée dans un entresol insalubre, et forcée de plier des cartons de pizza pour en manger. C’est galère, mais les membres de la famille semblent complices et inséparables.

 

Ah si, c’est bien un film d’horreur…


Tellement inséparables, que lorsque le fils se fait engager comme professeur d’anglais pour une jeune fille dans la famille huppée des Park, il décide rapidement de présenter sa sœur à la famille en question pour qu’elle donne des cours d’arts plastiques au fils. C’est ensuite au tour du père de devenir chauffeur pour le richissime foyer et enfin, à la mère Ki-taek d’en devenir la gouvernante. Chaque fois après avoir pris soin d’évincer les anciens employés, à coup de petite culotte et de peau de pêche (faut le voir pour comprendre).

Il va sans dire que le fils n’est pas professeur d’anglais, sa sœur n’a jamais touché un pinceau de sa vie, le père n’est pas chauffeur et la mère n’a jamais cuisiné autre chose que des nouilles. Mais ces jobs payent bien. Et très vite, la famille commence à s’habituer à cette vie de luxe. Alors que leurs employeurs sont en vacances, notre petite famille issue des bas-fonds de Séoul va profiter à cœur joie de l’immense villa. Jusqu’à ce qu’on sonne à la porte… C’est alors que je percute que oui, j’ai bien à faire à un film d’horreur. Que la fête du sang, des larmes et de l’angoisse commence!

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Un film très inconfortable


Si vous cherchez un film feel good, passez votre chemin — même si l’on rit parfois. Si vous cherchez à bien dormir la nuit, allez voir ailleurs. « Parasite » est glauque et inconfortable. Il met mal à l’aise, vraiment, et c’est bien là que réside tout le génie du réalisateur Bong Joon-ho (c’est à lui que l’on doit l’excellent Okja, sur Netflix). On sort de la salle ni réellement anxieux ni tremblant, mais surtout groggy et déprimé de constater tant de misère humaine, et cet immense gap entre riches et pauvres. Parce qu’au final, c’est de lutte de classes dont parle le film. Lutte ensanglantée au demeurant. Comme l’a expliqué le réalisateur :

Dans la société capitaliste d’aujourd’hui, il existe des rangs et des castes qui sont invisibles à l’oeil nu. Nous les tenons éloignés de notre regard en considérant les hiérarchies de classes comme des vestiges du passé, alors qu’il y a encore aujourd’hui des frontières infranchissables entre les classes sociales. Je pense que ce film décrit ce qui arrive lorsque deux classes se frôlent dans cette société de plus en plus polarisée”.


À voir d’urgence !

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