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5 raisons d’aller voir ““Grâce à Dieu””, le film bouleversant sur les abus de l’Église

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

Impossible de sortir indemne de la salle de cinéma, après avoir vu ce film de François Ozon. Le drame franco-belge y retrace avec brio le combat de ces enfants abusés par des hommes de Foi. Si vous hésitiez, il est temps de foncer voir Grâce à Dieu!

30 ans après avoir été abusé par le père Prénat lorsqu’il était en camp scout, Alexandre se rend compte que le prêtre officie encore dans le diocèse de Lyon et qu’il est toujours en contact avec des enfants. Impossible pour lui de ne rien faire face à cette situation. Il entame alors une lutte acharnée, que partageront François et Emmanuel, eux aussi victimes du même homme. Leur but, que « la parole soit libérée » autour de ce qu’ils ont subi. La pédophilie au sein de l’Église est un sujet tabou, dur et tristement d’actualité, que François Ozon aborde de manière juste, à travers le destin de ces vies marquées à jamais. Voici pourquoi on vous conseille d’urgence d’aller le découvrir en salles.

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L’histoire est vraie

Un scénario est évidemment toujours plus fort lorsque l’on sait qu’il est réellement arrivé à quelqu’un. C’est malheureusement le cas de Grâce à Dieu, qui raconte l’enfer qu’ont vécu ces trois petits garçons et l’ampleur du traumatisme sur leur vie d’homme, de mari ou de père. Les acteurs, Melvil Poupaud dans le rôle d’Alexandre, Denis Ménochet dans le rôle de François et Swann Arlaud dans celui d’Emmanuel, sont à couper le souffle. Ils retranscrivent la douleur de cette injustice si fidèlement, que les larmes sont difficiles à retenir.

L’émotion

Derrière ces deux heures de film, il y a eu pour ces trois hommes, des années de souffrance et de silence avant d’enfin oser en parler, de mettre des mots sur ce qu’ils avaient vécu. Cette angoisse de dénoncer les actes qui les ont hantés, on la ressent tout le long du récit, tout comme cette colère face à l’inaction de l’Église, face à l’incompréhension de leur entourage, mais aussi ce soulagement de ne plus être seul face à ces actes impunis. C’est cette palette d’émotions qui rend le film si brillant.

Le film sort des sentiers battus

Grâce à Dieu est un drame oui, mais pas un drame comme les autres. Ici l’enfance des protagonistes n’apparaît qu’en flashbacks, ce que le spectateur suit c’est le combat judiciaire qu’ils mènent, leur quête de justice, qui les amènent à se reconstruire. Suivre des démarches administratives et une affaire judiciaire pendant deux heures, forcément barbant ? Eh bien non, contrairement à ce qu’on aurait pu craindre, on ne décroche pas une minute nos yeux de l’écran. Le jeu d’acteurs et le scénario sont si bien ficelés qu’on n’en vient à être totalement absorbés par l’histoire.

Une esthétique incroyable

Bien que le sujet de ce film soit ce qui en fait l’intérêt, les images sont ce qui nous fait l’aimer. Les couleurs froides et sombres mélangées à une lumière omniprésente, la voix d’Alexandre en fond qui nous accompagne tout le long du récit comme si nous étions ses confidents, les gros plans sur les visages tantôt fermés, tantôt submergés d’émotion, nous donnent des frissons. Sans oublier, la bande-son parfaitement adaptée à chaque scène.

Un pari réussi

François Ozon réussit haut la main le défi de retranscrire un tel drame à l’écran sans que cela paraisse faux, surjoué ou déformé…Au contraire, ce qui ressort le plus de ce film c’est sa justesse, sa sensibilité, son exactitude et sa puissance. Son titre lui-même, est extrêmement bien choisi puisqu’il fait écho aux propos scandaleux du Cardinal Barbarin sur la prescription de ces crimes : « Grâce à Dieu, tous ces faits sont prescrits ! ». Tant d’éléments qui s’assemblent pour former une œuvre cinématographique à ne pas manquer.

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Grâce à Dieu de François Ozon, à voir à l’Aventure Ciné Confort, au cinéma Le Stockel, au Palace, à l’UGC Toison d’Or et au Vendôme.

 

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