"Trois. C'est le nombre de filles que nous étions en classe après 5 ans de cursus d'ingénieur civil, dont 2 ans de Master en option Électronique et Télécoms. Autant dire une minorité! Un nombre infime pour des études qui, contrairement aux clichés, ont pourtant tout pour intéresser les filles. Et pour un métier qui a beaucoup à gagner de leur présence sur le terrain."
Refuser les stéréotypes
"Plutôt que de simplement regretter ce manque de diversité de genres, nous avons choisi d'agir, en lançant Yes She Can.
L'idée? Faire bouger les mentalités, pour augmenter le nombre d'inscrites en école d'ingénieur civil en offrant un nouveau regard sur les métiers passionnants auxquels mène le cursus Polytechnique.
Et partir à la rencontre des futures étudiantes pour leur faire partager notre expérience."
Un premier événement
"En février 2016 nous avons organisé une conférence où des femmes ingénieures inspirantes étaient invitées à venir raconter leur vécu et leur métier à des jeunes filles en dernière année de secondaire. C'était associé à une campagne sur Facebook, dressant le portrait d'anciennes ou actuelles élèves de Polytech et faisant la promotion de moments, de projets ou de cours les ayant marquées. Une manière de progressivement relier image féminine et études scientifiques et montrer que nous, filles ingénieures, ne sommes pas des 'extraterrestres', contrairement à la manière dont nous sommes souvent perçues."
Aller toujours plus loin
"Cette première édition fut une réussite, nous poussant à lancer un deuxième événement, cette fois mixte et encore plus interactif et pratique, qui s'est déroulé en mars dernier. Un forum Yes She Can d'une après-midi, avec, en plus des conférences, des animations et ateliers avec des entreprises partenaires, par exemple un module réalisé avec Facebook où il s'agit d'assembler des serveurs de données.
Loin d'être une initiative exclusivement féminine, nous sommes soutenues et aidées par nos amis étudiants masculins qui s'y investissent à nos côtés.
Grandir encore dans le futur
"Le projet a de plus en plus de retombées et nous avons été contactées pour organiser de futurs événements, notamment par l'association des femmes dans l'Aérospatial. Ça nous réjouit, mais ça devient compliqué de tout mener de front car nous sommes occupées, l'une par ses études complémentaires et l'autre par son métier. C'est pourquoi nous recherchons actuellement une troisième personne pour venir renforcer l'équipe et réaliser toujours plus d'initiatives. Notre immersion dans le milieu professionnel nous prouve à quel point les stéréotypes demeurent présents également sur le marché du travail."
Un sexisme qui ne s'arrête pas à l'école
Les gens s'étonnent encore de voir postuler des filles à des postes toujours considérés comme 'exclusivement destinés aux hommes.
Une connaissance ingénieure a ainsi reçu des fleurs de son patron... pour la fête des secrétaires! Il est essentiel de montrer que les femmes peuvent s'épanouir et réussir dans ce domaine."
https://www.facebook.com/yesshecanpolytech
Interview: Barbara Wesoly. Photo: Valentine Courrier.
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