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Zita Hanrot, doubleuse pour Elio (Pixar): ““C’est reposant de ne pas devoir se soucier de son apparence””

Zita Hanrot (Plan coeur) est la voix française de la tante d’Elio, nouveau héros Pixar. Rencontre avec une actrice aussi touchante que les personnages qu’elle incarne à l’écran.

N’offrir que sa voix, et pas son apparence, à un personnage: qu’est-ce que ça change?

« Ça a quelque chose d’assez libérateur. Comme tu ne te préoccupes pas de ton apparence, de la présence de caméras, tu peux te concentrer à fond sur ton jeu. Après, j’ai été surprise de découvrir que le doublage était tout de même un exercice très physique. Si tu n’engages pas ton corps, la voix ne sort pas bien, l’intention n’est pas bonne, ça manque de sincérité. En fin de journée, j’étais en nage, épuisée, mais c’est un exercice que j’ai adoré. »

Ne pas devoir passer des heures au make-up avant une scène, c’est un luxe?

« Je trouve que l’habillage et le maquillage sont des moments importants sur un tournage ‘classique.’ Ça te permet de t’immiscer dans l’univers du réalisateur ou de la réalisatrice et, surtout, ce sont des outils qui t’aident à t’approprier ton personnage. Sur un doublage, on s’ôte un peu de la pression qu’on s’impose à soi-même par rapport à notre image. Si t’as un bouton avant d’aller doubler, c’est pas grave. Ne pas devoir se soucier de son apparence, c’est reposant. »

Vous sentez-vous moins proche du personnage d’Olga Solis, la tante d’Elio, parce que vous ne l’avez pas incarnée physiquement?

« Pas du tout. Olga, j’ai l’impression de l’avoir rencontrée. Il y a des scènes très émouvantes lors desquelles j’ai pleuré. Je suis allée chercher quelque chose de très intime. »

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C’est Zoe Saldaña qui double Olga dans la version originale. Comment réussir à s’en détacher?

« C’est assez facile finalement… Évidemment, s’il faut être en colère, énervée, l’émotion est la même. J’ai très vite senti que je pouvais offrir ma propre interprétation. Doubler, c’est un peu comme faire du karaoké. Tu as un texte qui apparaît sur les images. Tu dois suivre le fil mais, après, tu peux apporter tes vibes, ta propre respiration, ton énergie. »

Depuis qu’il a perdu ses parents, Elio se sent seul et incompris sur Terre et rêve d’aller explorer l’espace pour, peut-être, trouver du réconfort auprès d’une autre forme de vie. Vous, quel genre d’enfant étiez-vous?

« J’ai aussi eu une période où je me suis sentie très seule parce que j’avais redoublé, changé de collège… Comme Elio, je me suis demandée comment trouver ma place? Quel chemin emprunter pour y arriver? J’ai compris que, pour y parvenir, il fallait être fidèle à soi-même, cultiver sa différence. Ne pas essayer de ressembler à tout le monde finalement. »

Si ce n’étaient pas les planètes, qu’est-ce qui vous fascinait à son âge?

« L’Égypte! L’histoire du pays, ses mystères… Le point commun avec Elio, c’est ce que j’étais une enfant qui se sentait bien dans les mondes imaginaires. Le fait que je sois devenue actrice n’est sans doute pas anodin. Même si, petite, je rêvais plutôt d’être danseuse… ou de rénover des maisons (rires). »

Elio va se lier d’amitié avec Glordon, un extraterrestre qui souffre du syndrome de Peter Pan, qui cherche à s’émanciper du chemin tracé par son père. Vous souvenez-vous du jour où vous vous êtes sentie ‘adulte’?

« Je devais avoir 13 ans (rires). C’était mon premier tournage et je me suis sentie comme une adulte dans un monde adulte. Limite, je préférais ces moments entre les prises – où je sentais qu’on ne me considérait pas uniquement comme une enfant – que de jouer la comédie. Après, je n’ai jamais eu la sensation de réellement m’émanciper du chemin tracé par mes parents qui sont issus de milieux artistiques. Même si c’est vrai que, quand j’ai décidé de partir à Paris pour faire une école de théâtre, je n’ai demandé l’avis de personne. J’étais décidée, c’était ma volonté, c’était comme ça. »

Elio, actuellement au cinéma.

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