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On a vu ““La Belle Époque”” de Nicolas Bedos

Julie Bourgeois

Depuis “Mr et Mme Adelman”, Nicolas Bedos porte son talent d’écriture au cinéma pour raconter l’amour dans tous ses états, même les plus minables. On a vu “La Belle Époque” et une fois n’est pas coutume, Bedos nous a mené d’un bout à l’autre de nos émotions.

En 2017, avec “Mr et Mme Adelman” c’était la première fois qu’on voyageait dans l’imaginaire romantique de Nicolas Bedos. L’auteur exige de l’amour qu’il soit fort et que l’échange verbal y soit roi. Dans sa version de la romance, Bedos a peur de la routine, celle qui tue un couple de longue date, même le plus amoureux.

C’était mieux avant...

“La Belle Époque” raconte Victor (Daniel Auteuil), un dessinateur de bande dessinée autrefois doué et réputé. Sauf que Victor déteste tout ce que le monde est devenu, à commencer par lui-même. Sa mauvaise humeur et sa mauvaise foi le rendent détestable. Sa femme, Marianne (Fanny Ardant), finit par le foutre dehors, non sans un soupir de soulagement. Seul son fils veut essayer de le sortir de sa routine dépressive en l’invitant à vivre une expérience hors du commun. Un ami à lui, Antoine (Guillaume Canet) propose de reconstituer votre époque préférée sur un plateau ou dans un lieu dit. Lors d’une soirée ou plus, des comédiens accueillent l’invité dans un décor qui semble tout droit sorti d’une machine à remonter le temps. Parmi tout ce que le passé a à offrir, Victor choisit de revivre le 16 mai 1974. Le jour où il a rencontré l’amour de sa vie dans ce bar appelé “La Belle Époque” à Lyon.

La nostalgie, ça vient quand le présent n’est pas à la hauteur des promesses du passé” (Neil Bissondath)

La fiction de la réalité ou la réalité de la fiction?

Sur le plateau, Margot (Doria Tillier) tient le rôle de Marianne plus jeune. Dans la vraie vie, elle est la petite amie d’Antoine (Guillaume Canet). À travers l’oreillette, Antoine donne ses instructions à Margot depuis les coulisses. Un mix de dialogues où les souvenirs de Victor viennent nourrir la querelle des amoureux au présent et où la nostalgie de son passé révèle les dysfonctionnements de leur amour. De la fiction à la réalité, la limite s’efface, plus rien n’est clair et le cœur de Victor se remet petit à petit à battre.

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Pourquoi on a aimé?

Nicolas Bedos aborde l’amour avec une passion aussi vivifiante qu’anxiogène. Le couple selon Bedos, c’est un amour imparfait à l’issue parfaite. Où la passion dévore la routine, faisant vibrer les plus vivants, mais anéantissant les plus paresseux. Les dialogues écrits de sa plume incisive s’échangent avec fougue, laissant le spectateur rêver à la même rapidité d’esprit et à la même clairvoyance pour son propre couple. Dans “La Belle Époque”, il entremêle avec brio passé et présent, prouvant que la nostalgie n’est pas aussi nocive qu’on aime à penser. Elle n’est que l’exigence qui émoustillait notre jeunesse, quand on prévoyait encore ce qu’il y a de meilleur pour notre futur. Pour réaliser que notre couple au présent n’est plus à la hauteur du passé, Bedos invente ce scénario original, qui fait revivre au personnage ces premiers picotements, ceux qui ne devraient jamais quitter notre ventre.

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