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Mustapha El Atrassi, roi de la provoc’

Connu chez nous pour ses chroniques acides chez Laurent Ruquier et Thierry Ardisson, le prince du stand-up remonte sur scène avant de tenter l'aventure du grand écran. Il sera chez nous ces 24 et 25 mai. Découvrez son interview express!

Pourquoi avoir choisi la voie du stand-up pour vous exprimer?
"C'était la voie la plus simple pour moi. Quand j'étais petit, je pensais que le théâtre était destiné à une certaine classe sociale, qu'on n'y voyait que des gens en costumes avec de longues perruques. Lors d'un voyage scolaire à Londres, j'ai découvert le stand-up, que l'on pouvait faire de la scène autrement et que c'était ça que je voulais faire. Je balançais déjà plein de vannes à l'école, en famille... J'ai vu que l'on pouvait en faire son métier en prenant simplement un micro et en s'exprimant, tout en communiquant avec le public."

Ce contact direct avec le public, c'est là, toute la différence avec le one-man-show classique?
"Il y a plus de part d'improvisation. Le principe du stand-up, c'est de s'adresser au public sur le mode de la conversation. Quand on écrit les textes, il faut penser à la façon dont on va exprimer une idée sur un mode spontané, comme si on venait de l'imaginer alors que parfois, on y pense depuis trois ans. La vraie différence, c'est que pour le stand-up, les gens viennent non pas voir un spectacle mais une personnalité."

Vous venez de passer trois mois aux Etats-Unis, pays du stand-up, pour vous produire. Un sacré défi!
"J'ai grandi en regardant des spectacles américains et anglais. Je connaissais ainsi un lieu mythique, le LA Factory. Je suis parti avec des amis et j'y suis allé voir un spectacle. Déjà rien que ça, j'étais super ému. A la fin de la soirée, je suis allé trouver le patron, qui ne me connaissait pas du tout, pour voir si je pouvais tenter ma chance. J'ai passé des auditions et sur 50 candidats, il en a retenu un: moi. C'est ocmme cela, que j'ai joué là-bas trois mois. Encore aujourd'hui, j'ai l'impression de rêver quand j'en parle!"

Qu'avez-vous appris?
"L'efficacité. Un exemple: là-bas, les spectacles ne durent que vingt minutes. Du coup, pour ne pas perdre de temps, les comiques ne disent pas bonsoir. Il faut entrer dans le vif du sujet tout de suite. Le but, c'est de faire oublier au public le gars qui est passé avant toi et faire en sorte que celui qui passe après l'indiffère!"

C'est cruel!
"Oui, et pourtant, là-bas, les comiques sont beaucoup plus solidaires, plus généreux entre eux qu'ici. En France, c'est parfois tendu, il y a beaucoup de concurrence. Là, ils se partagent des trucs, s'entraident."

Quelle était votre touche?
"Il faut savoir marquer sa différence. Avec le stand-up, on utilise ce qu'on est. Quand j'arrive en disant que je suis Français et musulman, et que ça leur fait d'emblée deux bonnes raisons de m'aimer, j'accrochais! (rires) Le goût de la provoc' est aussi très prononcé là-bas, et ça me correspondait bien. J'ai quand même fait une vanne sur le 11 septembre le jour de la commémoration des attentats! Rien ne les choque comme ici, quand c'est drôle, ils rient!"

Comment attireriez-vous à votre spectacle le public belge qui vous connait via vos chroniques télé?
"En leur disant que le spectacle est beaucoup mieux (rires). Je me suis adapté aux concepts radio et télé pour lesquels j'étais engagé. Là, c'est moi, en toute honnêteté, avec mes tripes, mon ressenti... Ils retrouveront donc mon humour, mais en plus violent!"

Vous qui êtes connu du public grâce à la télé, la regardez-vous?
"Oui, beaucoup. Surtout des documentaires. Je vous conseille d'ailleurs vivement Would you have sex with an arab?, où une réalisatrice interroge des jeunes femmes juives israéliennes sur la possibilité d'avoir un amant arabe, et inversement. Il existe en DVD. C'est poétique, conscient, c'est presque un devoir de la voir. Sinon, à la télé même,  j'adore aussi regarder des grosses m comme les émissions de téléréalité, pour voir à quel point on peut toucher le fond. De par mon métier, je ne peux pas passer à côté d'un phénomène. Il faut savoir que mon métier m'obsède, il m'empêche de manger, de dormir – je suis insomniaque! -, je me nourris de tout ce qui se passe. La télé, le net m'inspirent. C'est compliqué pour mon entourage."

Vous zappez...
"Les journaux télévisés, ça me déprime. Je suis l'info en continu sur le Net, mais regarder le JT de 20h, impossible. Quand j'étais gosse, j'allais chez un pote dont les parents, au moment de passer à table, allumaient la télé pour regarder le journal. Tu prends ton plat et baf, on te balance des morts. C'est anxiogène! Je ne regarde pas beaucoup les jeux non plus."


Le 24/05 au Théâtre 140, le 25/05 au Trocadero de Liège, rés.: 070/66.06.01., ticketnet.be, fnac.be
 

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