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L’ONU épingle 57 pays où les femmes ne peuvent pas disposer de leur corps

Kathleen Wuyard

D’après un rapport des Nations unies (ONU) publié ce mercredi 14 avril, dans 57 pays du globe, la moitié au moins des femmes ne peuvent pas disposer librement de leur corps. Stérilisation forcée, mutilations génitales: tour du monde de la honte.


Compilé par le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), le document diffusé par l’ONU s’intéresse à l’autonomie corporelle, soit “le fait d’avoir la capacité et les moyens de faire des choix concernant son corps et son avenir, sans violence ni contrainte”.

L’autonomie corporelle et l’intégrité physique sont bafouées lorsqu’un mari empêche son épouse d’avoir recours à la contraception ; lorsque quelqu’un est forcé d’échanger des rapports sexuels non désirés contre un logement et de la nourriture ; ou encore lorsque les personnes qui affichent une orientation sexuelle ou une identité de genre différentes ne peuvent pas marcher dans la rue sans craindre d’être agressées ou humiliées”.


Et de souligner que “certaines de ces violations, comme le viol, sont expressément illégales et universellement condamnées. De nombreuses autres violations, en revanche, sont perpétuées par des normes, des pratiques et même des lois, motivées la plupart du temps par des inégalités de genre profondément ancrées”. Par exemple, les tests de virginité, le recours forcé à la contraception, le mariage forcé ou encore les mutilations génitales féminines.

57 pays dans le viseur de l’ONU


Pour mesurer le taux d’autonomie corporelle accordé aux femmes, les experts en charge du rapport leur ont posé trois questions:

  • Qui prend généralement les décisions relatives à votre propre santé ?
  • Qui prend généralement la décision de recourir ou non à la contraception ?
  • Pouvez-vous dire « non » à votre mari ou partenaire si vous ne souhaitez pas avoir de rapport sexuel ?


Seules les femmes étant libres de prendre leurs propres décisions dans chacun de ces trois domaines sont considérées comme autonomes, le rapport de l’ONU révélant que seuls 56% des pays étudiés ont des lois sur une éducation sexuelle complète, tandis que dans vingt pays (le Liban, la Malaisie et le Venezuela, entre autres), des lois permettent à un violeur de se marier avec sa victime pour échapper aux poursuites. Un rapport glaçant, qui rappelle que dans le monde, des centaines de millions de femmes et de filles n’ont aucune liberté sur leur propre corps, qui ne leur appartient pas aux yeux de la loi.

La solution pour l’ONU? “La première étape consiste à définir et affirmer le concept lui-même. Trop de personnes n’ont pas conscience d’avoir un libre arbitre s’agissant de leur corps et de leur avenir”. Et de rappeler l’importance de l’éducation dans la libération des femmes.

Plus les femmes sont instruites, plus elles sont susceptibles de prendre elles-mêmes les décisions en matière de contraception et de soins de santé, mais également de pouvoir refuser une relation sexuelle”.


“Les prestataires de santé ont un rôle essentiel à jouer en défendant et en affirmant l’autonomie corporelle des personnes qui viennent chercher des informations et se faire soigner. Les patient(e)s doivent connaître leurs droits, et être invité·e·s à donner leur consentement éclairé” poursuit-on du côté du FNUAP, où on appelle également à des changements tant du point de vue des lois, “qui doivent être réexaminées de façon à tenir compte de l’égalité des sexes”, que des normes sociales. Même si, malheureusement, “les avancées en la matière sont fondamentalement tributaires du bon vouloir des hommes, lesquels doivent accepter de renoncer à la position dominante qui privilégie leurs choix au détriment de ceux des femmes”.

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