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Témoignage: ““J’ai harcelé mon ex””

Justine Rossius
Après 15 mois de bonheur, Anna, 19 ans, s'est fait plaquer par Jonas. C'était l'amour de sa vie, ce qu'elle avait de plus cher au monde. Alors elle a tout fait pour le récupérer. 

"Lorsque j'ai croisé Jonas à cette fête, je suis devenue complètement hystérique. Nous avions rompu depuis quelque temps, mais je n'arrivais toujours pas à l'oublier et à tourner la page. Ce jour-là, je lui avais d'ailleurs encore envoyé un SMS. Il ne se passait d'ailleurs pas un jour sans qu'il en reçoive un de ma part. Dans tous mes messages, je lui expliquais que je regrettais ma conduite et que tout ce que je lui demandais, c'était de pouvoir lui parler. Je n'avais pas eu de réponse à ce dernier texto. Depuis un petit temps, il avait totalement coupé les ponts. A cette fête, Jonas a décidé de m'ignorer. De mon côté, je ne pouvais pas comprendre qu'il se montre à ce point indifférent alors que nous avions connu 15 mois de bonheur. J'ai pleuré, supplié, hurlé...

Avec le recul, je réalise que je suis allée beaucoup trop loin, mais sur le moment, tout ce que je voulais, c'était lui faire comprendre que cette rupture ne se justifiait pas. Par chance, mes copains sont parvenus à me calmer. 

 

Le trou noir

Notre relation avait pourtant bien débuté. Nous nous étions rencontrés lors d'une fête. Je l'ai trouvé canon. Au départ, nous avions l'intention de ne pas brûler les étapes, mais après quatre jours, nous formions déjà un couple. C'est lorsque j'ai commencé à avoir quelques problèmes à l'école que nous avons eu nos premières disputes. Je trouvais qu'il ne me soutenait pas. Il ne venait jamais me voir à mon kot (qui était, soit disant, trop loin) et ne prenait pas la peine de répondre à mes messages. Un jour, j'ai découvert qu'il correspondait par mail avec une autre fille. À partir de là, j'ai commencé à le surveiller. Je ne pouvais pas m'empêcher de lire les messages qu'il recevait sur son GSM. C'est précisément cette jalousie maladive qui l'a poussé à me quitter au bout de 15 mois. Cette rupture m'a fait chuter dans un vrai trou noir. À l'époque, j'avais peu d'amis. La seule personne à laquelle je pouvais me raccrocher, c'était Jonas. Au début, il m'a laissé faire et a tout fait pour tenter de me remonter le moral. Au bout d'un temps, il a toutefois fini par se lasser. Il ignorait de plus en plus souvent mes SMS tout en me faisant clairement et assez froidement comprendre qu'il voulait aller de l'avant.

 

"Je ne veux plus vivre"

J'ai consulté son profil Facebook des milliers de fois pour vérifier s'il avait rencontré quelqu'un d'autre. Parfois, je lui posais la question, mais je n'obtenais jamais de réponse. J'envoyais des SMS à ses copains pour leur demander de plaider ma cause et je continuais à le supplier de m'accorder un petit moment. Cette discussion, je voulais l'avoir.

Je suis même allée jusqu'à me tailler les veines et à menacer de me suicider. Tout cela n'était évidemment qu'un SOS. J'avais clairement besoin d'aide, mais j'espérais aussi attirer son attention.

Au pire de mon mal-être, je lui ai écrivais des messages dans lesquels je lui expliquais que je ne pouvais pas vivre sans lui. Il arrivait que je parvienne à susciter de la pitié chez Jonas. Il se montrait un peu plus gentil à mon égard. Assez, en tous cas, pour que je me fasse des films. Dans ces moments-là, j'étais convaincue que j'avais encore mes chances, que tout n'était pas perdu. En discutant avec l'un de ses amis, j'ai pourtant dû me rendre à l'évidence que Jonas, contrairement à moi, était passé à autre chose. Quand j'ai appris qu'après notre rupture, il avait eu plusieurs aventures, j'ai pété les plombs. Ce soir-là, à 23 h, je me suis postée devant chez lui. Je n'arrêtais pas lui faire du chantage au suicide. Ce n'est que lorsque sa mère a menacé d'appeler la police si je ne rentrais pas chez moi que j'ai fini par m'exécuter. Après cette soirée, Jonas m'a bloquée sur tous les réseaux sociaux. 

 

Culpabilité

Un soir, j'ai fait une tentative de suicide par médicaments. Par chance, je me suis loupée. Depuis cet énième coup dur, j'ai décidé de consulter. Le médecin m'a prescrit des antidépresseurs. Je consulte aussi un psychiatre. À ce stade, j'étais déjà trop loin pour m'en sortir seule. Aujourd'hui, je ne me considère pas complètement guérie, mais ça va mieux. Je continue à regretter que nous ne soyons plus ensemble.

Il m'arrive encore de me plonger dans nos photos, mais j'ai la sensation de sortir la tête de l'eau petit à petit. Le plus pénible, c'est le sentiment de culpabilité.

Je regrette tellement de l'avoir perdu. D'un autre côté, je lui suis reconnaissante de ne jamais avoir porté plainte contre moi pour harcèlement. S'il l'avait voulu, il aurait franchement pu. Ma seule satisfaction est d'avoir entamé une thérapie qui, j'en suis certaine, va m'aider à reprendre le dessus. Il faudra du temps, beaucoup de temps, mais j'y crois."

 

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