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La discrimination, ce fléau

Les femmes gagnent moins que les hommes. Simplement parce que... ce sont des femmes. Oui, en 2016, les femmes sont encore victimes de discrimination. Chez Flair, on n'est pas du genre à se laisser faire! Alors, on a décidé de combatte cette discrimination pour diminuer l'écart des salaires. Vous êtes des nôtres?

Texte: Sarah D’Haese. Adaptation: Stéphanie Ciardiello.

 

La discrimination fondée sur le sexe

En 2016, il arrive encore que les femmes gagnent moins que leurs collègues masculins qui font le même travail, ont le même diplôme, le même statut, la même ancienneté et travaillent dans le même secteur. Voire parfois dans la même entreprise. Frederik Anseel, psychologue d’entreprise et professeur à l’Université de Gand, s’est penché sur la différence de salaire entre les hommes et les femmes hautement diplômés. Ses conclusions: les femmes ayant un haut niveau d’instruction gagnent jusqu’à 155 euros net par mois en moins que les hommes.

D'après le Rapport sur les salaires de 2015, pas moins de 51,3 % de l’écart salarial ne peut être expliqué par des critères objectifs. On peut en déduire qu'au moins une partie de cette différence est due à la discrimination basée sur le sexe.

 

Les femmes viennent de Vénus, les hommes de Mars?

‘‘Les femmes ne savent pas lire les cartes routières’’. ‘‘Les hommes sont incapables de faire plusieurs tâches à la fois’’. Imputer des caractéristiques à une personne uniquement sur base de son sexe, c'est entretenir des stéréotypes de genres. Lesquels mènent à de la discrimination inconsciente. Ça peut sembler anodin de dire que les femmes ne savent pas lire les cartes. Ça ne l’est pas. Nos idées sur la façon dont les femmes et les hommes doivent se comporter et réagir ont tendance à influencer notre jugement.

 

John ou Jennifer?

Une étude a été menée en 2012 à l’Université de Yale. Afin de déterminer si oui ou non, le sexisme jouait un rôle dans le recrutement des scientifiques, des CV fictifs ont été envoyés par un étudiant fraîchement diplômé, postulant pour un poste de responsable dans un laboratoire. L'un des CV était envoyé par un certain ‘‘John’’ et l’autre par ‘‘Jennifer’’. Les chercheurs ont demandé un feedback aux membres de la faculté, et les résultats sont hallucinants! Le CV de John et celui de Jennifer étaient identiques. À cette seule différence près: le nom et le sexe du candidat. Et devinez quoi? Jennifer fut jugée bien moins compétente que John et ils étaient prêts à payer John environ 5000 euros par an de plus que Jennifer. Ils étaient aussi disposés à consacrer plus d’heures à la formation de John que ce qu’ils voulaient bien consacrer à celle de Jennifer.

 

Solidarité féminine?

L’étude menée à l’Université de Yale a également mis une autre singularité en lumière. Le sexe des membres de la faculté ne jouait aucun rôle dans l’évaluation des candidats. Autant les cadres masculins que féminins jugeaient que John était plus compétent que Jennifer, et étaient prêts à lui proposer un plus haut salaire. Dingue! Le fait que les femmes soient cadres ou aient un pouvoir de décision dans le recrutement des candidats ne mène donc pas automatiquement à une meilleure rémunération pour les femmes.

 

Dans les milieux universitaires, l’on espérait que cela aurait un effet positif pour les candidates si davantage de femmes siégeaient dans les commissions de nomination. Ce n’est pas ce que révèle l’enquête. Les femmes ne votent pas nécessairement pour des femmes.

 

Parfois, les femmes arrivées au sommet mettent des bâtons dans les roues des autres femmes

Lorsqu’une femme occupe un poste haut placé et que vous l’interrogez sur les obstacles qu’elle a trouvés sur son chemin, elle vous répondra souvent ‘‘Je n’ai rencontré aucun problème, j'y suis arrivée par mes compétences.’’ Elles préfèrent parfois minimiser les efforts qu’elles ont dû fournir. La dernière chose qu’elles veulent, c’est d’être étiquetées comme un ‘‘alibi’’ (avoir été choisies seulement ‘‘parce qu’il faut une femme’’ pour répondre aux quotas). On leur donne le joli petit nom de "Queen Bees" (reine des abeilles).

 

À l’ancienne

Avec quelques Queen Bees parmi les collègues, il n’est bien sûr pas facile pour les femmes de gravir les échelons. D’autant plus qu’il existe aussi une sorte d'alliance spécifiquement masculine. Après plus de dix ans à mener des campagnes contre l’écart salarial, Vera Claes en est convaincue: "le 'réseau masculin' est encore difficile à briser. La devise est encore 'On reste entre nous'. Les hommes ne sortent pas de leur zone de confort, mais cherchent d’autres hommes à l’intérieur de leur réseau. La solution? Tisser de bons réseaux de femmes. Ils organisent par exemple des réunions auxquelles sont invitées des femmes inspirantes. C’est très important, de servir d’exemple. Les femmes qui se soutiennent mutuellement, je trouve ça excellent."

 

Faisons bouger les mentalités!

En serons-nous un jour débarrassées, de cette discrimination contre les femmes au travail? Frederik Anseel y croit: ‘‘Les gens ne sont souvent pas conscients de leur propre comportement discriminant. Même au sommet de la hiérarchie, on ne réalise pas que dans sa propre organisation, il existe aussi une disparité systématique entre les hommes et les femmes au niveau du salaire. Idem dans l’évaluation des candidats et des candidates durant les négociations. Mon expérience m’a montré que si l’on attirait leur attention sur cela, un changement de mentalité rapide pouvait se produire.’’

 

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